Avec :
Coline Dutilleul : mezzo-soprano
Aline Zylberajch : piano-forte
Ce programme tout en douceur et subtilité vous fait entrer dans les salons français et allemand du début du 19ème siècle, à la découverte de plusieurs compositrices qui, inspirées par les poésies des plus grands auteurs en Allemagne, témoins ou actrices des tourmentes de l’Histoire en France, déploient dans leurs romances et lieder une palette irisée de toutes les nuances du premier romantisme.
Louise Reichardt et Bettina Brentano fréquentent les plus grands poètes romantiques ( Goethe, Novalis,Eichendorff, von Arnim…) dans le salon du père de Louise. Leurs vers leur inspirent quantité de Lieder, qui déploient tous les thèmes chers au premier romantisme et sauront toucher tant les connaisseurs que le grand public. Les deux femmes poursuivent une carrière exceptionnelle: l’une ayant choisi l’indépendance deviendra une pédagogue et compositrice très influente à Hamburg La seconde, poétesse, compositrice, illustratrice, activiste en lutte pour l’abolition de la peine de mort et pour l’égalité politique des femmes deviendra l’une des figures centrales de la vie littéraire et culturelle en Allemagne.
Ces décennies sont pour les français des temps fort troublés…
Hortense de Beauharnais, exposée aux fortunes et infortunes de sa célèbre famille, retrouve la sérénité par la grâce de la peinture et de la musique. On croise dans ses salons les plus grands musiciens – dont Franz Liszt. Elle y joue du piano, de la harpe, et interprète des romances passionnées de sa composition.
Sophie Gail, divorcée, ruinée après la Révolution, poursuit une carrière indépendante de pianiste, cantatrice et compositrice. Ses romances, injustement oubliées, connaissent les faveurs d’un vaste public : outre la France elles trouveront le chemin de bibliothèques belges et allemandes. Et elle sera saluée près de 20 ans après son décès comme « la seule compositrice qui ait obtenu au théâtre un véritable succès ».
Juliane, la mère de Louise Reichardt, a réservé ses productions à son cercle intime. Cependant les talents des pianistes françaises s’épanouissent bien au delà des salons familiaux : si Hélène de Mongeroult immense pédagogue, pianiste sans égale, est sans conteste la personnalité la plus marquante de ce début du siècle, les productions d’autres musiciennes méritent qu’on s’y attarde. Amie d’Ignace Pleyel, Françoise Elisabeth Desfossez publie deux opus de sonates fort originales, Julie Candeille interprète ses propres œuvres au Concert Spirituel, et les talents de Marie Bigot sont salués par Joseph Haydn et Beethoven durant son séjour à Vienne – elle deviendra leur ambassadrice lorsqu’elle s’établira à Paris.
Lever de rideau
Claire Meusnier : piano-forte
Marianna von Martinez (1744-1812)
Sonate en La Majeur (Allegro – Rondo – Tempo di minuetto)
Programme
Louise Reichardt (1779-1826)
Frühlingslied – Novalis
Hinüber wall’ ich – Aus Novalis « Hymnen an die Nacht »
Ida – Aus Ludwig Achim von Arnim « Ariels Offenbarungen »
Unruhiger Schlaf – Ludwig Achim von Arnim
Giusto amor – Pietro Metastasio
Vanne felice – Pietro Metastasio
Juliane Reichardt (1752-1783)
Extrait de la sonate en sol majeur pour piano-forte
Louise Reichardt
Notturno – Pietro Metastasio
***
Hortense de Beauharnais (1782-1837)
Quelle est cette femme éplorée – Texte anonyme
Complainte d’Héloïse au Paraclet – Texte anonyme
Marie Bigot (1786-1820)
Allegretto (Suite d’études)
Hortense de Beauharnais
L’hirondelle – John Ruegger
Une larme – Texte anonyme
L’orage – Texte anonyme
***
Françoise Elisabeth Desfossez (1789-1820)
Adagio de la 3e sonate pour pianoforte
Bettina von Arnim (1785-1859)
Den trägen Tag verfolgt der Mond – Ludwig Achim von Arnim
Hélène de Montgeroult (1764-1836)
Étude en la mineur
Bettina von Arnim
O schaudre nicht – Johann Wolfgang von Goethe
Hélène de Montgeroult
Dormia sul margine d’un ruscelletto – Pietro Metastasio
Ad altro laccio – Pietro Metastasio
****
Sophie Gail (1775-1819)
Nest-ce pas d’elle – Texte anonyme
Tristan à Yseult – Mr Creuzé de Lessert
L’amour et le diable – Mr Creuzé de Lessert
Julie Candeille (1767-1834)
Polonaise
Sophie Gail
Bolleros – Texte anonyme
JE RÉSERVE MA PLACE
Prix libre et éclairé
⊕ Clin d’œil sur la pratique de la composition pour voix chez les compositrices :
ARTICLES MUSICOLOGIQUES
Les compositrices d’airs et de cantatilles en France au XVIIIe siècle : “des musiciennes sans génie” ?
Par Bertrand Porot, musicologue, professeur des universités à l’Université de Reims et rattaché au Centre d’études et de recherches en histoire culturelle (CERHIC).
Les compositrices lyriques, un état des lieux – Première partie : de 1600 à 1920
Par Florence Launay, docteure en musicologie de l’Université de Rennes 2.
Nous remercions chaleureusement EMOA Mutuelle du Var pour son apport en mécénat sur ce concert, ainsi que les affaires culturelles de la ville de Toulon pour la mise à disposition de la chapelle Chalucet.